Un vieux baveux

Le Croulant matait la blondinette à la jumelle. Il était bien content de sa dernière "acquisition", un petit larcin dans la réserve communautaire que personne ne verrait. Si le Croulant avait été un peu plus jeune (et conséquemment un peu plus vif), il serait bien allé se plaindre de la lentille droite défectueuse.

Il ne vit pas arriver Nexis tant il était occupé à silhouetter la blondinette. Se retrouvant il ne sait comment aux prises d'une ceinture noire, il se retrouva cul par dessus tête sans même comprendre qué qu'y lui arrivait.

Tu as commis une grosse erreur Croulant ! Tu as manqué à ta parole et selon tes propres termes, je pourrais réclamer ta tête maintenant !

Fermement maintenu au sol, la tête écrasée par terre, il ne s'était pas autant senti humilié depuis de longues années, quand bobonne lui criait dessus lorsqu'il revenait de ses petites escapades.

Gné ?! dit-il en recrachant l'herbe qu'elle lui avait fait bouffer.

Elle était consentante, elle était consentante la blondinette criailla-t-il en montant très haut dans les aigus.

Le Croulant arrivait pas à croire qu'on vienne le chercher si tard pour avoir culbuté la blondinette.

Inhabituellement, son cerveau se mit à réfléchir très vite pour trouver ce qu'on lui reprochait.

Soudain, il tilta ce que lui voulait la blondinette number two.

Roooh ma petite coquine mais c'est qu'tu voudrais bien faire des choses avec mwé, héhé pas b'soin dm'écraser la tete dans l'herbe suffit d'demander gnéhéhé lui lâcha-t-il d'un sourire édenté.

Décidément, le vieux perver restait toujours fidèle à lui, même quand il se faisait maltraiter il ne pensait qu'au sexe.

Hé bien, je vois tu as l'air de prendre ça très au sérieux. Mais je vais rapidement t'enlever tes idées lubriques de la tête et te faire comprendre ton erreur.

Elle avait tout prévu pour pouvoir maintenir sa victime et garder les mains libres. Un genou planté entre les omoplates du Croulant, elle sortit un vieux morceau de câble électrique, vestige d'une civilisation disparue. Avec elle lia ensemble les mains de sa victime dans le dos.

Puis elle lâcha prise, se releva, tourna Croulant face au ciel et s'écarta un peu. Ainsi attaché, il aurait bien toutes les peines du monde à se lever et encore plus à s'enfuir.

Tu fais moins le fier maintenant ! * Un sourire sadique illuminait son visage en même temps qu'elle sortait, lentement, le couteau de chasse et revêtait son gant à griffes * Des fois que tu songerais à une séance sado-masochiste, désolée de te décevoir, mais il n'en est rien et tu risques de souffrir bien au delà du plaisir.

Jouet de pervers sadiques dans son bunker dont elle gardait de nombreuses cicatrices, Nexis se délectait de cet instant. Elle n'espérait qu'une chose : que personne ne vienne l'interrompre trop tôt.


[HRP]Mais cette dernière remarque n'empêche en rien quelqu'un d'autre d'intervenir [/HRP]

Le Croulant se sentait bien saucissonné et prêt à être mangé tout cru. Cette drôle de diablesse le dominait tout du long et pour l’instant il était plutôt excité d’être sous son pouvoir.

Il tendit ses lèvres en cul-de-poule lorsqu’elle le retourna face au ciel, espérant suçoter un peu de sa peau et de sa saveur de femelle au passage.

Sssssssluuuurp !

Mais il se rata lamentablement, en retombant dans l'herbe verte.

Il entendit la jeune femme lui parler de jeux sadomasochistes et cela lui fit dresser l’oreille, mais lorsqu’il vit le couteau de chasse, il sentit ses choses se recroqueviller instantanément. Il lui sembla que ses boules s’étrécirent tant que ses chères et tendres étaient mortes de peur, desséchées et sans vie.

Les yeux agrandis par l’appréhension, il serra le plus fort qu’il put ses cuisses en se répétant « Vous ne passerez paaaaas ! »

Voyant que Nexis allait être prête pour lui faire subir le martyr, il lança un long braillement Blondineeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeetteuuuh en espérant que cette dernière, si chère à son vieux coeur, vienne lui accorder au moins une minute de son attention.

Mais à la portée de jumelle à laquelle elle était, il doutait qu'elle puisse l'entendre, et même si elle l'entendait viendrait-elle à son secours ?!

A l'appel désespéré du Croulant, Telkran apparait.
Il a suivi la scene de loin, jaugeant à la fois la détermination de Nexis, et la maniere dont le vieux schnock essayait de s'en sortir.
Il lui semblait que la jeune femme pouvait parfois se laisser emporter par cette meme vague de violence qui le secouait souvent lui meme. D'un oeil froid et analyste il observe la scene, comme si c'était lui, au dessus du croulant pret à le torturer pour le faire parler.

Un sourire amusé se dessine aux coins de ses lèvres devant l'attitude navrante et pourtant horripilante du vieux fou...
D'un pas lent il vient se planter juste au dessus de la tete du vieux, ses deux pieds de part et d'autre du visage du vieillard.
Les bras croisés, il le toise de toute sa hauteur, et lui lance de sa voix grave et monocorde :

La ferme vieillard!

Personne viendra te sauver, pas meme ta blondinette.

T'as des choses à nous dire, et plus tu te mets à table rapidement et moins t'auras mal c'est clair?

Lance un regard entendu à Nexis pour qu'elle commence sa sale besogne.

NON NON, attendez j'vais tout dire se mit à glapir le vieux.

Il avala péniblement sa salive, et tenta d’accrocher les yeux du Kapitain.

Vous savez mon Kapt’n, j’vous ai toujours aimé.
Z’êtes comm’un frère pour moi et jamais qu’je vous ferais du mal oh pour ça c’est sur.
Et puis vous savez, j’regrette d’vous avoir parlé d’choses qu’avaient pas l’air d’vous plaire hein qu’un jeune homme d’votre âge doit s’ouvrir l’derrière à d’nouveaux horizons.
Hein passque vous savez mon Kapit’n, j’suis un vieux, et j’en sais des choses, et ça qu’ça toujours existé qu’les jeunes hommes aillent avec leurs ainés, qu’ça remonte même dl’antiquité grecque tout ça pour sûr !

Regardant le gant à griffes

Et puis mon Kapit’n, un vieux si vieux qu’moi, tout souffreteux, qu’est-ce que j’pourrais faire comme mal moi ? M’torturez pas ça n’sert à rien, j’avoue TOUT, mes péchés, même ceux des z’autres si vous l’voulez mais pitié ne m’tranchez pas les joyeuses finit-il par dire en couinant de façon hystérique.

Les oreilles du Croulant s'agrandirent sous l'effet de la surprise.

Hein ?! Moi un pôv vieux tout pelé j'irais lire des cartes ! Mais j'sais à peine lire ma bonne madame et qu'mon prénom c'est C-R-O-U-L-A-N-T même, mais qu'après ben j'ai un peu d'mal à lire d'autres choses encore !

Et qu'avec mon arthrite, bé j'm'approche jamais d'la radio mwé, ça m'fait grincer d'partout vos parasites des ondes là.

Le Croulant reprend son souffle.

Et qu'bé qui a dit ces mensongeries là, j'connais personne d'aut' qu'mon fidèle Kapt'n qu'je suis aveuglément avec tout c'qu'y m'reste de valide.

Il reprit avec une indignation grandissante.

Même que si j'étais estropié qu'jcontinuerais à vous suivre dans c'désert, à vous suivre même avec mes dents, mes cinq pôv' dents même, et encore à vous prodiguer mes conseils de vieux et même à honorer les blondinettes gnéhéhé ne put-il s'empêcher de dire tout bas.

Kaie kaie kaie se mit à glapir le Croulant. Il louchait désespérément pour tenter de garder la lame bien en vue.

Spa mwé la balance, ce quelqu’un qui était jaloux d’mes performances sur la blondinette j’suis sûr. J’me suis jamais approché d’la radio sauf d’la fois ou ya un cureton qu’est venu parler d’son foi au ptits oignons, mais c’est tout j’vous jure !

Le Croulant observe un petit silence pour bien réfléchir à sa situation. Plus calmement il reprend.

Et puis à qui donc profite le crime gné ?
Si c’était moi qu’avais vendu des infos, j’aurais d’mandé aut’ chose en échange gnéhéhé hein donzelle tu peux comprendre ça …

Le Croulant continue avec un sourire de travers.

Or d’puis qu’je crapahute dans ce damné désert, la seule baise quj’ai pu m'faire, ben c’était avec la blondinette, et personne d’autre !

Finit-il en souriant avec tout le reste de ses dents.
Donc j’suis innocent, et vous faites une magistrature d'erreur !

Et en plus reprit-il, j’connais pas cette Tierce dont vous m’parlez ! Même ma blondinette comprendrait qu’y s’agit d’une trappe pour m’descendre moi et protéger quelqu’un d’aut’ qui vous donne les infos !

Il prit un air angélique
Alors que mwé, si innocent, doux et pur qu’on m’accuse de tous les vices. Quand j’serais mort vous m’pleurerez aussi bien qu’des pleureuses professionnelles, ah pour sûr, et qu’vous verrez qu’vos cartes s’ront toujours dévoilées encore à Tierce !

Continuant à jouer « l’innocent doux et pur »
Quand vous m’enterrerez j’vous d’manderai juste d’glisser une mèche de ch’veux d’la blondinette, elle seule dans ses yeux chastes sait qu’j’suis un innocent persécuté.

Il renifla à grands coups pour se débarrasser la gorge, et avala le tout.

Alors que Le Croulant se releve, Telkran l'interpelle en lui lancant une franche tappe dans le dos. Le veux vacille sous le coup, mais Telkran lui tient fermement l'épaule en l'encadrant avec son bras.

Il lui lance d'un ton posé et déterminé:

Tu dois comprendre vieil homme que nous devons prendre toutes les mesures nécéssaires pour nous assurer de la fidélité de nos suivants.

Nos méthodes ont pu te choquer, mais nous avons finalement la réponse que nous sommes venus chercher.

Avec un large sourire un brin sadique;

Tu ne nous as pas trahi...
C'est que les balances on n'aime trop chez nous... Et je ne suis pas mécontent de ne pas avoir à te couper la langue avant de te la faire bouffer...

Lui tappotant doucement sur l'épaule :

Je t'avoue que cela m'aurait un peu attristé, c'est qu'on commence à apprécier ta présence dans la groupe.

Cornélius, qui avait été le plus virulent à l'encontre du Croulant, s'approcha à son tour d'une démarche trainante.

-Hmrrgmmphhh... Force est d'constater qu'j'me soyons trompé à ton sujet, vieux pervers. Faut dire que dans c'désert pourrav', la Famille elle a pas l'droit à l'erreur. On en a vu des gars qu'on essayé d'la faire à l'envers au Soleil Noir, et on en a même bouffé un certain nomb'. C'est pour ça qu'on est t'jours là, pret a fout' le bordel, et à vivre comme qu'on l'entend.

Sans ta blondinette, tu s'rais plus probablement qu'un tas d'merde sechée à l'heure actuelle. Et faudra qu'j'la r'mercie d'nous avoir éviter d'faire une grosse boulette te concernant.

Car des comme toi, ça court pas les dunes non plus. Et qu'tu m'vois sincerement soulagé d'voir que ta sale tronche dégueulasse de vieux débris pourra désormais faire concurrence à la mienne et à celle du Jo.

Bienv'nue a toi papy, bienv'nue dans l'coeur du Soleil Noir.

Sur ces derniers mots, Cornélius lui tend sa main droite. On peut y voir au creux de sa paume la pale virgule caractéristique de la Marque.